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25 septembre 2025

Culture : La Civilisation d’Ur

 







  La civilisation de Ur est l’une des plus fascinantes de la Mésopotamie antique. Située dans le sud de l’Irak actuel, cette cité-État sumérienne a prospéré entre 3800 et 2000 av. J.-C., atteignant son apogée sous la IIIe dynastie d’Ur (vers 2112–2004 av. J.-C.) avec le roi légendaire Ur-Nammu, célèbre pour avoir codifié l’une des premières lois écrites de l’histoire. Ur bénéficiait d’un emplacement stratégique près de l’Euphrate et du golfe Persique, ce qui en faisait un carrefour commercial majeur. La ville importait de l’ivoire, des pierres semi-précieuses et des métaux, et exportait de l’orge, du blé et des textiles. La population était organisée selon un système hiérarchique : le roi et sa cour, les prêtres et scribes, les artisans et commerçants, et enfin les paysans et ouvriers. Le roi d’Ur n’était pas seulement un dirigeant politique : il incarnait la volonté divine, garantissant la prospérité de la cité grâce à ses décisions et rituels religieux. Les archives cunéiformes montrent une administration sophistiquée, capable de gérer les impôts, les récoltes et les grands chantiers publics. L’architecture d’Ur reflète l’importance de la religion dans la société sumérienne. Le monument le plus emblématique reste le Ziggourat d’Ur, un temple en terrasses dédié à Nanna, le dieu-lune, symbole de fertilité et de guidance divine. Ces ziggourats, faites de briques crues et de bitume, servaient à rapprocher les dieux des hommes et à centraliser le pouvoir religieux. Les fouilles ont également révélé des maisons organisées autour de cours intérieures, des rues pavées et des entrepôts pour les denrées alimentaires. Les murs d’enceinte protégeaient la ville des invasions, tout en affirmant la puissance de ses dirigeants.


  Ur est un centre majeur de l’écriture cunéiforme, inventée par les Sumériens. Initialement utilisée pour comptabiliser les biens et gérer le commerce, elle a rapidement servi à transcrire des textes administratifs, religieux et littéraires. Les tablettes d’argile découvertes à Ur contiennent des contrats, des listes de rations, des hymnes et même des récits épiques, témoignant d’une société lettrée et organisée. Le roi Ur-Nammu fit rédiger un code de lois qui fixait des règles de justice, des sanctions et des obligations pour tous les citoyens. Ce texte est un des plus anciens exemples connus de législation écrite, préfigurant les codes babyloniens qui suivront.


  La vie à Ur était rythmée par l’agriculture, le commerce et la religion. Les habitants cultivaient le blé, l’orge, les dattes et l’élevage de bétail était répandu. L’artisanat était hautement développé : poteries fines, bijoux en or et argent, figurines votives et textiles colorés.


  Les tombes royales, découvertes par Sir Leonard Woolley, révèlent une richesse exceptionnelle : coffres remplis de bijoux, instruments de musique, chars et objets funéraires destinés à accompagner les souverains dans l’au-delà. Ces découvertes offrent un regard fascinant sur les croyances religieuses et le culte des ancêtres.


  Même après son déclin vers 2000 av. J.-C., Ur a profondément marqué l’histoire mésopotamienne. Son urbanisme, ses innovations techniques et son système d’écriture ont inspiré Babylone et Assur, et ses ziggourats ont influencé l’architecture religieuse régionale. Les vestiges d’Ur continuent de captiver les historiens et archéologues, révélant la complexité et la richesse d’une société qui fut l’une des premières grandes civilisations humaines.



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