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10 décembre 2025

Culture : Bertrand du Guesclin, le chevalier breton au service de la France








  Bertrand du Guesclin (1320-1380) demeure l’une des figures les plus emblématiques de la guerre de Cent Ans. Né en Bretagne dans une famille noble mais modeste, il s’imposa comme un stratège habile et un chef respecté, capable de renverser le cours de batailles souvent perdues d’avance. Sa vie et ses exploits symbolisent le courage, la loyauté et la résistance face à l’adversité. Issu d’une famille de chevaliers bretons, Du Guesclin découvre très tôt les armes et l’art de la guerre. Sa jeunesse est marquée par la violence des conflits locaux, notamment les querelles féodales bretonnes. Très vite, il se forge une réputation de combattant audacieux, alliant force et ruse, et attire l’attention des seigneurs français par son habileté.


  Du Guesclin se distingue dès les premières campagnes de la guerre de Cent Ans par son intelligence tactique et sa capacité à tirer parti des faiblesses ennemies. Contrairement à beaucoup de ses contemporains, il évite les confrontations frontales risquées et privilégie des méthodes de guerre de mouvement : embuscades, raids éclairs et sièges méthodiques. Ces tactiques déstabilisent les forces anglaises, souvent supérieures en nombre et en armement, et permettent à de modestes garnisons françaises de reprendre des villes et des châteaux stratégiques. Sa réputation grandit rapidement, et il devient un chef respecté non seulement par ses hommes mais aussi par ses adversaires, certains allant jusqu’à reconnaître sa valeur et sa loyauté. Son ascension est également marquée par sa capacité à fédérer des compagnies de mercenaires, souvent indisciplinées, en forces organisées et efficaces, démontrant un charisme et un sens du commandement exceptionnels.


  En 1370, Charles V le nomme connétable de France, le plus haut rang militaire du royaume. Dans ce rôle, Du Guesclin joue un rôle décisif dans la reconquête des territoires occupés par les Anglais, notamment en Normandie, en Poitou et en Bretagne. Sa loyauté indéfectible envers le roi et sa capacité à unir des forces hétéroclites font de lui un pilier de la résistance française.


  Du Guesclin se distingue par sa capacité à adapter les stratégies aux circonstances, évitant les grandes batailles rangées quand elles sont défavorables et favorisant les coups de main et les sièges. Son approche pragmatique et inventive influence durablement l’art militaire français. Sa renommée traverse les siècles, inspirant écrivains, historiens et militaires.


  Bertrand du Guesclin meurt en 1380 à Chateauneuf-de-Randon, en Castille, alors qu’il participait à une expédition pour soutenir le roi de Castille contre ses rivaux. Sa disparition est un choc pour le royaume de France : il était non seulement un stratège redouté, mais aussi un symbole de loyauté et de résistance face à l’envahisseur anglais. Après sa mort, son influence continue de se faire sentir : les campagnes qu’il avait menées ont consolidé le royaume français et préparé le terrain pour la reconquête de territoires occupés. Historiens et chroniqueurs du Moyen Âge, comme Froissart, célèbrent son courage et son génie militaire, contribuant à en faire une figure légendaire. Dans la mémoire collective, Du Guesclin incarne le chevalier idéal : intelligent, audacieux, fidèle à son roi et à son pays, et capable de transformer des situations désespérées en victoires éclatantes.



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