Dans le Birmingham industriel de la fin des années 1960, quatre jeunes musiciens allaient donner naissance à un genre nouveau, sombre et puissant : le heavy metal. Tony Iommi, Ozzy Osbourne, Geezer Butler et Bill Ward forment en 1968 un groupe nommé d’abord Earth, avant d’adopter le nom Black Sabbath, inspiré d’un film d’horreur italien. Leur idée : faire une musique aussi effrayante que les films que les gens allaient voir pour se faire peur. Le résultat sera monumental. Leur premier album, Black Sabbath (1970), ouvre les portes d’un univers sonore inédit : riffs lourds, atmosphère oppressante, textes mystiques et voix hantée d’Ozzy. Le titre éponyme, avec son intro à la tritonne diabolique, pose les fondations du metal. Suivra Paranoid (1970), un chef-d’œuvre absolu, contenant les hymnes War Pigs, Iron Man et bien sûr Paranoid, enregistré en une seule prise. Cet album fera entrer le groupe dans la légende. Tout au long des années 1970, Black Sabbath explore les thèmes de la guerre, de la folie, des drogues et du mal intérieur. Tony Iommi, malgré la perte de deux doigts dans un accident de travail, invente un son plus lourd en détendant ses cordes de guitare (un accident qui changera le cours du rock). L’alchimie entre la basse de Butler et la batterie de Ward crée une section rythmique massive, tandis qu’Ozzy, avec sa voix unique et ses délires scéniques, incarne l’âme du chaos. Après le départ d’Ozzy en 1979, le groupe connaît plusieurs transformations. Avec Ronnie James Dio, l’album Heaven and Hell (1980) redonne un souffle épique et mélodique au groupe, prouvant que Black Sabbath pouvait se réinventer sans perdre son âme. Les décennies suivantes voient une succession de chanteurs (Ian Gillan, Tony Martin) et des reformations mythiques avec Ozzy, jusqu’à l’album final 13 (2013), produit par Rick Rubin, qui boucle la boucle en revenant à la lourdeur originelle. Leur tournée d’adieu, The End (2017), clôt près de cinquante ans d’histoire musicale. Aujourd’hui, Black Sabbath reste une influence majeure, de Metallica à Soundgarden, en passant par Pantera ou Ghost. Peu de groupes peuvent se vanter d’avoir inventé un genre tout entier. Black Sabbath a enregistré 19 albums studio au cours de sa carrière. Black Sabbath a vendu plus de 75 millions d’albums dans le monde entier. Aux États-Unis, ils ont écoulé environ 14,75 millions d’exemplaires. Leur album le plus vendu est Paranoid (1970), avec plus de 12 millions de copies écoulées. Cet album est considéré comme un pilier du heavy metal et a grandement contribué à définir le genre.
Black Sabbath, c’est le tonnerre dans les amplis, la noirceur sublimée par la puissance du son. Une révolution née du brouillard industriel de Birmingham, devenue l’un des plus grands mythes du rock. Black Sabbath n’est pas seulement un groupe, c’est une légende vivante. Ils ont transformé la peur en musique, la noirceur en puissance, et la rébellion en art. Chaque riff de Tony Iommi, chaque hurlement d’Ozzy, chaque battement de batterie et chaque ligne de basse résonnent comme un écho du chaos et de la grandeur humaine. Ils ont ouvert la porte à des générations de musiciens pour oser, expérimenter et repousser les limites. Même après cinquante ans, leur héritage reste inégalé : le metal n’est pas seulement un style, c’est un cri de liberté, et ce cri, Black Sabbath l’a lancé plus fort que quiconque.
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