Au sud-est du Zimbabwe, entre collines et savanes, s’élèvent les ruines monumentales du Great Zimbabwe, un site archéologique emblématique de l’Afrique médiévale. Ces murs de granit, parfaitement assemblés sans mortier, témoignent d’une civilisation puissante et raffinée qui a rayonné entre le XIᵉ et le XVᵉ siècle.
Le Great Zimbabwe fut la capitale d’un royaume prospère qui contrôlait les routes commerciales reliant l’Afrique intérieure à la côte de l’océan Indien. L’or, l’ivoire et le bétail constituaient la richesse du royaume, tandis que des échanges avec les marchands arabes et indiens apportaient perles, tissus et céramiques. Les bâtisseurs du site, probablement issus du peuple Shona, ont érigé d’immenses enceintes de pierre dont la plus célèbre, la Grande Enceinte, impressionne par ses murs atteignant jusqu’à 11 mètres de haut. Le complexe se divisait en trois zones : la colline, centre religieux et politique ; la grande enceinte, probablement résidence royale ; et la vallée, habitée par la population. Les archéologues y ont découvert des objets de prestige (sculptures, perles, fragments de verre, etc...) attestant d’un haut niveau d’artisanat et d’échanges internationaux.
Le légendaire oiseau du Zimbabwe, sculpté dans la pierre, demeure l’un des symboles nationaux du pays, figurant encore aujourd’hui sur le drapeau.
Vers le XVe siècle, le site fut progressivement abandonné, sans doute en raison de la raréfaction des ressources et du déplacement des routes commerciales. Longtemps après, les explorateurs européens, fascinés par ces ruines, ont d’abord refusé d’admettre qu’une telle œuvre d’architecture ait pu être conçue par des Africains. Il fallut attendre le XXᵉ siècle pour que la paternité africaine du Great Zimbabwe soit pleinement reconnue, mettant fin à des décennies de préjugés coloniaux.
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1986, le Great Zimbabwe attire aujourd’hui les visiteurs du monde entier. Ses murailles silencieuses continuent de raconter la grandeur d’une civilisation africaine qui sut bâtir, commercer et rayonner bien avant l’arrivée des Européens.
Plus qu’un site archéologique, c’est un symbole de fierté et d’identité nationale pour le Zimbabwe moderne.

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