À la fin des années 1970, alors que le disco régnait sur les pistes de danse du monde entier, une jeune chanteuse du Tennessee allait connaître un succès aussi fulgurant qu’inattendu. Anita Ward, ancienne enseignante devenue star d’un été, a marqué à jamais la mémoire collective avec un seul titre : Ring My Bell. Née en 1956 à Memphis, Anita Ward grandit au sein d’une famille modeste et religieuse. Très tôt, elle chante à l’église et perfectionne sa voix dans le chœur de son université, le Rust College, où elle obtient un diplôme en psychologie. Rien ne la prédestinait à devenir l’une des icônes du disco : avant d’enregistrer son premier titre, elle enseignait dans une école primaire. C’est un producteur du sud des États-Unis, Frederick Knight, qui décèle son potentiel et lui propose un morceau… qui allait changer sa vie. En 1979, Anita Ward enregistre Ring My Bell, un titre léger et irrésistible, construit sur un tempo dansant, un refrain hypnotique et un effet de cloche qui devient la signature sonore du morceau. Le succès est immédiat : le single atteint la première place des classements américains, britanniques et canadiens. Il se vend à plusieurs millions d’exemplaires et devient l’un des hymnes absolus du disco, au même titre que I Will Survive de Gloria Gaynor ou Le Freak de Chic. Pourtant, ce triomphe cache une réalité plus nuancée. Anita Ward, passionnée par la soul et les ballades, n’avait pas imaginé embrasser la carrière d’une diva disco. Elle enchaîne un second album, Sweet Surrender, mais la vague disco s’essouffle dès 1980. Les radios changent de ton, le public se tourne vers le funk et le rock ; la chanteuse disparaît progressivement des projecteurs. Un accident de voiture viendra aussi freiner sa carrière. Anita Ward choisira ensuite de se retirer, préférant une vie discrète, loin de la frénésie du show-business. Malgré cette trajectoire brève, son empreinte reste indélébile. Ring My Bell symbolise à la fois la légèreté et la magie d’une époque : celle des boules à facettes, des clubs flamboyants et des nuits insouciantes. Le titre est encore repris, samplé et remixé des décennies plus tard par des artistes de pop, de funk et d’électro.
Aujourd’hui, Anita Ward est considérée comme une icône du disco « one-hit wonder », mais son talent et son élégance vocale dépassent ce statut. Derrière ce tube intemporel se cache une chanteuse authentique, dont la voix claire et la sincérité ont fait danser toute une génération. En la réécoutant, c’est tout un pan de la fin des années 70 qui résonne encore, vibrant et lumineux, comme une cloche qu’on n’a jamais cessé de faire sonner.
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