À l’origine, le sushi n’était pas un plat festif, mais une technique de conservation du poisson : on parlait alors de narezushi, une recette datant de plus de mille ans où le poisson était fermenté dans du riz. Ce n’est qu’à l’époque Edo (XVIIe siècle) que le sushi devient un plat frais et apprécié pour sa finesse. Le nigiri, forme la plus connue aujourd’hui, aurait été inventé par Hanaya Yohei à Tokyo vers 1820, un sushi rapide à préparer, parfait pour les travailleurs pressés. Le mot "sushi" ne signifie pas poisson cru, mais fait référence au riz vinaigré. Anecdote savoureuse : au Japon ancien, certains pensaient que manger du poisson cru améliorait la virilité, ce qui a sans doute joué en faveur de son succès ! Il n’existe pas un sushi, mais des dizaines. Le maki, enroulé dans une feuille d’algue nori, est souvent le plus populaire en Occident, bien qu’il soit moins consommé que le nigiri au Japon. Les temaki, ces cornets que l’on mange avec les doigts, sont des variantes plus ludiques. Le sashimi, bien qu’associé au sushi, n’en est pas un techniquement : il s’agit simplement de tranches de poisson cru sans riz. Chaque région japonaise a ses variantes : à Osaka, on trouve le oshizushi, pressé dans un moule en bois. Et pour l’anecdote, à Tokyo, certains maîtres sushi passent dix ans à apprendre uniquement à cuire et assaisonner le riz avant de pouvoir trancher du poisson !
Manger des sushi obéit à des règles précises : on ne trempe jamais le riz dans la sauce soja, seulement le poisson, pour éviter qu’il ne tombe en morceaux. Le gingembre mariné (gari) sert à nettoyer le palais entre deux bouchées, et non à poser sur le sushi comme on le voit parfois à tort. Quant au wasabi, il est souvent déjà présent entre le riz et le poisson : en rajouter peut être perçu comme une offense envers le chef. Dans les restaurants haut de gamme (omakase), on ne commande rien : on fait confiance au chef pour proposer une expérience parfaite. Une anecdote amusante : au Japon, les gauchers sont parfois invités à s’asseoir à l’extrémité du comptoir pour ne pas gêner le service, tant la cérémonie du sushi est millimétrée. Les sushi ont explosé hors du Japon dans les années 1970, notamment aux États-Unis, avec des adaptations inattendues. Le California Roll, inversant le riz et l’algue pour séduire les Occidentaux rebutés par le nori, a ouvert la voie à d’innombrables variantes. Aujourd’hui, on trouve des sushis à la mangue, au foie gras, au Nutella (!), bien loin des traditions nippones. Cette occidentalisation fait débat au Japon, où certains estiment que les "faux sushi" banalisent leur patrimoine culinaire. Anecdote étonnante : dans certaines écoles de Tokyo, on enseigne encore à reconnaître les "vrais" sushi avec des quiz visuels. Et malgré tout, la planète consomme aujourd’hui des milliards de sushi chaque année, avec parfois des pénuries locales de thon rouge.
Riches en oméga-3, pauvres en gras, les sushi sont souvent associés à une alimentation saine. Pourtant, la consommation fréquente de poissons prédateurs (comme le thon) expose à un taux élevé de mercure. De plus, les sushis industriels sont parfois loin des standards japonais : riz trop acide, poisson décongelé, additifs, etc... Côté innovation, le Japon a créé des robots capables de fabriquer des sushi en série avec une précision impressionnante. Et les records sont fous : le sushi le plus cher du monde est recouvert de feuilles d’or et garni de caviar, il coûte plus de 1 800 dollars ! Plus accessible : les kaitenzushi, restaurants à tapis roulant, où les clients se servent eux-mêmes. Le plus grand de ces établissements, à Osaka, peut servir jusqu’à 10 000 clients par jour !
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