Né en 356 av. J.-C. à Pella, Alexandre est le fils du roi Philippe II de Macédoine et de la reine Olympias. Son enfance est marquée par une éducation exceptionnelle : il est notamment l’élève d’Aristote. Très tôt, il montre des qualités de stratège, un goût du dépassement, et un besoin de reconnaissance presque démesuré. Il croit descendre d’Achille par sa mère, et d’Héraclès par son père. À seulement 12 ans, Alexandre impressionne son père et la cour en domptant un cheval réputé indomptable : Bucéphale. L’animal, effrayé par sa propre ombre, résistait à tous les dresseurs. Alexandre, observateur, comprend la source de sa peur et tourne le cheval face au soleil pour la lui cacher. Il monte ensuite Bucéphale avec une aisance déconcertante. Philippe II, ému, aurait déclaré : "Mon fils, cherche-toi un royaume à ta mesure, la Macédoine est trop petite pour toi". Bucéphale deviendra son fidèle compagnon pendant presque toute sa carrière militaire, jusqu’à sa mort lors de la bataille de l’Hydaspe en Inde (326 av. J.-C.), où Alexandre fondera une ville en son honneur : Bucéphalie. À 20 ans, après l’assassinat de son père, Alexandre monte sur le trône. Il réprime les révoltes grecques et lance rapidement son rêve fou, qui est d'envahir l’empire perse.
En quelques années, il accumule les victoires et devient maître d’un empire immense, de la Grèce à l’Indus.
- Granique ( 334 avant JC), première grande victoire d’Alexandre contre les Perses, en Asie Mineure. Il traverse la rivière en pleine charge, à cheval, sous une pluie de flèches ! Anecdote : lors du combat, il manque de mourir, sauvé in extremis par Cléitos le Noir, qui tranche le bras d’un ennemi juste avant qu’il ne l’abatte.
En 333 av. J.-C., Alexandre arrive à Gordion, une ville de Phrygie (dans l’actuelle Turquie). Là se trouve un ancien char de guerre, dédié à Zeus, avec un nœud complexe attaché à son timon, fait de plusieurs cordes tressées si étroitement qu’il semblait impossible à défaire. Selon la légende, un oracle affirmait que celui qui parviendrait à dénouer ce nœud deviendrait le maître de l’Asie. Alexandre observe le nœud, cherche une solution, puis… dégaine son épée et le tranche d’un seul coup. Geste audacieux ? Sacrilège ? Ingéniosité ? Lui-même aurait déclaré "Peu importe la manière, l’essentiel est que le nœud soit défait". Cette scène devient vite symbolique de son style : direct, radical, résolu. Et depuis, on parle encore aujourd’hui de “trancher le nœud gordien” pour désigner une solution simple et audacieuse à un problème apparemment insoluble.
- Issos (333 avant JC), face à une armée perse bien plus nombreuse, Alexandre profite du terrain étroit pour neutraliser l’avantage ennemi. Anecdote : Darius III, le roi perse, fuit en laissant derrière lui sa famille. Alexandre, plutôt que de les maltraiter, les traite avec respect, et aurait même séduit (ou épousé) la fille du roi, Statira.
- Gaugamèles (331 avant JC) la bataille décisive. Malgré un terrain préparé par les Perses, Alexandre mène une percée chirurgicale jusqu’au cœur de l’armée ennemie. Anecdote : avant la bataille, on dit qu’un présage annonçait la victoire d’Alexandre : un éclat lunaire en forme d’aigle planait dans le ciel.
Alexandre le Grand n’a pas seulement marqué l’histoire par ses victoires militaires et la création de son immense empire : il est aussi devenu un véritable mythe, nourri par des récits merveilleux et des légendes qui se sont tissées autour de sa figure. Dès son vivant, sa proximité avec les dieux et ses exploits héroïques étaient célébrés par ses partisans. Plusieurs événements ont alimenté cette aura divine, comme la fameuse légende des deux boucliers tombés du ciel, considérés comme des signes de protection divine. À chaque victoire, les récits le présentent comme invincible, parfois doté de pouvoirs surnaturels. Lors de sa campagne en Égypte, il se fait proclamer fils du dieu Ammon, un statut divin qui renforçait sa légitimité. De nombreux anciens auteurs, comme Plutarque et Arrien, relatent ces épisodes mythologiques, bien qu’ils soient conscients de leur caractère légendaire. Ce mélange d’histoire et de mythe transforme Alexandre en une figure presque hors du temps, à la frontière entre l’homme et le dieu. Bien que ses conquêtes soient réelles, il est devenu un symbole immortel, un héros dont les exploits continuent de fasciner, à travers les âges et les cultures.
Alexandre ne se contente pas de conquérir : il épouse des coutumes locales, prend femme(s) en Perse, fonde plus de 70 cités (dont la fameuse Alexandrie d’Égypte) et tente une fusion culturelle entre Grecs et Orientaux. Ce projet, très novateur, lui attire aussi des critiques dans ses propres rangs. En 323 avant JC). alors qu’il prépare une nouvelle expédition vers l’Arabie, Alexandre meurt subitement à Babylone à 32 ans. Fièvre ? Empoisonnement ? Maladie ? Le mystère reste entier. Il laisse un empire sans héritier clair, qui sera vite morcelé en satrapies entre ses généraux, les Diadoques.
Alexandre fascine depuis 2300 ans. Grecs, Romains, Byzantins, Arabes, Perses, Indiens, etc... Tous ont réécrit son histoire à leur façon. Il est célébré comme un héros, parfois un demi-dieu, parfois un tyran. Son image inspire la littérature, l’art, le cinéma, et même Napoléon ou Hitler s’en réclameront.
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