Fondé à Londres en 1978, Killing Joke naît dans les décombres du punk. Mené par le charismatique Jaz Coleman (chant, claviers) et le guitariste Geordie Walker, le groupe cherche dès le départ à fusionner violence sonore, mysticisme apocalyptique et groove tribal. Le batteur Big Paul Ferguson et le bassiste Youth (plus tard producteur pour The Verve ou Paul McCartney) complètent la formation originelle. Leur style est immédiatement identifiable : une rythmique martiale, des guitares abrasives, une basse hypnotique et des claviers menaçants. Précurseurs de l’industriel, ils influencent autant le métal que l’électro ou le rock alternatif. Leur esthétique visuelle, inspirée du symbolisme, de l’occultisme et de la critique sociale, évoque une dystopie permanente. Leur titre le plus emblématique, Eighties (1984), est une claque post-punk à la fois dansante et cynique. Ironie du sort : le riff d’intro ressemble étrangement à celui de Come as You Are de Nirvana, ce qui ne passera pas inaperçu. Dave Grohl lui-même jouera plus tard de la batterie sur un album du groupe. En plus de Eighties, Killing Joke signe des classiques comme Requiem, Love Like Blood, Wardance ou Pandemonium. Leur discographie compte 15 albums studio, dont les plus marquants restent Killing Joke (1980), Night Time (1985), Pandemonium (1994), et Killing Joke (2003). Ils ont vendu environ 3 millions d’albums dans le monde.
Toujours actif, toujours abrasif, Killing Joke reste une voix lucide dans le vacarme contemporain. Comme le résume si bien Jaz Coleman : "We’re not here to entertain. We’re here to challenge you."
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