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3 mai 2025

Gastronomie : Le Sandwich, roi discret de la street-food mondiale








  Le mot “sandwich” vient, comme beaucoup de choses inattendues, d’un noble britannique un peu pressé. Au XVIIIe siècle, John Montagu, 4ᵉ comte de Sandwich, aurait demandé qu’on lui serve de la viande entre deux tranches de pain pour continuer à jouer aux cartes sans se salir les doigts. L’histoire est jolie, même si on sait que l’idée de manger quelque chose entre deux morceaux de pains est bien plus ancienne. Déjà dans l’Antiquité, les Grecs et les Juifs pratiquaient ce type de repas portable. En réalité, l’histoire du sandwich, c’est surtout celle d’un besoin universel : manger vite, simplement, et avec ce qu’on a sous la main. Ce format pratique connaîtra un succès fulgurant pendant les deux guerres mondiales, où les soldats emportaient du pain garni dans les tranchées. Puis viendra l’ère industrielle et ses armées de sandwichs sous plastique, pas toujours glorieux, mais toujours pratiques.


  Pourquoi le sandwich a-t-il conquis la planète ? Tout simplement parce qu’il coche toutes les cases : il est rapide, personnalisable, économique, et ne nécessite ni assiette ni couverts. tout le monde y trouve son compte. Dans chaque culture, le sandwich s’adapte au terroir : les ingrédients locaux, les pains traditionnels, les modes de vie. Ce qui le rend si universel, c’est sa souplesse. Il peut être chaud ou froid, végétarien ou carnivore, modeste ou raffiné. On le mange debout dans une rue animée de Hanoï, dans un food truck new-yorkais, ou sur une nappe vichy en Provence. Le sandwich, c’est le caméléon de la gastronomie, celui qui passe partout sans jamais perdre son identité. Et plus que tout, il raconte comment on vit, et ce qu’on aime manger, où que l’on soit. Impossible de tous les citer, mais voici quelques incontournables. En France, le pan bagnat niçois rivalise avec le classique jambon-beurre parisien. En Italie, les tramezzini moelleux se dégustent avec un spritz à Venise. Le Vietnam propose le mythique bánh mì, un héritage colonial mêlant baguette française, coriandre et porc mariné. Le Mexique offre la torta, bien plus lourde, mais tout aussi généreuse. Le shawarma du Moyen-Orient, souvent servi dans un pain pita, est aujourd’hui un standard mondial. Aux États-Unis, le grilled cheese, le Reuben ou le pastrami new-yorkais sont devenus légendaires. Le Japon impressionne avec son katsu sando pané, croustillant et élégant. Chaque sandwich est un condensé de culture locale, une carte postale qu’on mange avec les doigts. Le monde entier a adopté le sandwich, mais à sa manière. 


  Le plus grand sandwich jamais réalisé mesurait plus de 3600 kg, un monstre créé aux États-Unis, bien entendu. Dans un autre registre, certains sandwichs se vendent à prix d’or, comme celui du restaurant Serendipity à New York, garni de wagyu, truffes et or comestible, pour plus de 200 dollars. Elvis Presley raffolait d’un combo improbable banane-beurre de cacahuète-bacon grillé. Le Premier ministre britannique Harold Wilson aurait, lui, imposé le fish finger sandwich comme repas officiel à certaines réunions. Et puis il y a les sandwichs absurdes, les concours de rapidité, ou encore les “sandwich artists” formés chez Subway. Le sandwich, parfois moqué pour sa banalité, n’en finit pourtant pas de surprendre.



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