Rechercher dans ce blog

Les archives

26 avril 2025

Musique : The Plastic People of the Universe, ouai






  Bien plus qu'un simple groupe de rock, c’est tout un symbole de résistance culturelle en Tchécoslovaquie pendant la période communiste. Ils sont nés en 1968, juste après le Printemps de Prague. Leur musique est assez expérimentale, mêlant rock psychédélique, avant-garde, et textes souvent sombres et poétiques (parfois basés sur des poèmes interdits). Leur musique est souvent lourde, sombre, dissonante, volontairement non commerciale, avec un ton protestataire et mélancolique. Ils jouent avec des guitares électriques très saturées, des basses lourdes, saxophones, synthétiseurs, violons électriques, et la batterie souvent "libre", pas toujours cadrée par une rythmique classique. 


  Ceci dit, ils utilisent aussi des peignes amplifiés au micro pour faire des sons stridents, des morceaux de viande, casseroles, bouteilles, boîtes métalliques, des vieux synthés bricolés ou complètement désaccordés ainsi que des cordes de fortune pour remplacer des cordes d'instruments cassés. Ce n'était pas systématique sur tous leurs morceaux, mais dans leurs concerts clandestins, ils adoraient faire du bruit brut et explorer l'idée que tout pouvait devenir son et musique. Comme pour dire : "si notre monde est déformé, notre musique l'est aussi." Ils jouaient secrètement dans des caves, des forêts ou des appartements privés, lors de concerts illégaux. 


  Le régime communiste n’a pas du tout apprécié leur liberté artistique, ils ont été censurés, emprisonnés, et leur histoire est même liée à la création de la Charte 77 un grand mouvement de défense des droits de l'homme. Leur procès a transformé une simple scène rock underground en cause politique nationaleIls étaient accusés non pas directement pour leur musique, mais sous des prétextes vagues (comportement antisocial, influences subversives, etc). Ce procès a choqué une partie des artistes et écrivains, qui ont vu que le régime ne s'attaquait plus seulement aux militants politiques mais aussi aux artistes "marginaux".


  Après ce procès et malgré les risques constants d'autres arrestations, ils ont refusé de modifier leur style ou leurs textes pour plaire aux autorités. 


  Ils ont sorti 7 albums studio principaux pendant leur carrière officielle, sans compter des compilations, des lives clandestins et des rééditions post-communisme. Beaucoup de leurs premiers enregistrements circulaient sous forme de samizdats (cassettes clandestines). Après 1989 (chute du communisme), leurs albums ont gagné en notoriété dans le monde underground, mais ils restent un groupe culte plus qu'un groupe commercial. On parle de quelques dizaines de milliers d’exemplaires vendus à l'international, surtout après la chute du Mur de Berlin.

  A écouter : "Podivuhodný mandarín" "Magické noci" "Toxika" "Co znamená vésti koně"



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire