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10 avril 2025

Anthropologie : le peuple Kayan de Birmanie







  Les kayans, aussi appelés Padaung, ont fuis la Birmanie dans les années 80-90, à cause du conflit avec la junte militaire birmane, beaucoup se sont installés en Thaïlande, dans l'état de Karen. Ils on le même socle civilisationnel que les hmongs, ainsi que la plupart des autres ethnies montagnardes du Sud-Est Asiatique (nourritures, religion et croyances tournée vers les esprits, le feux sacré, la façon de construire avec les mêmes matériaux, etc). (voir l'article sur les hmongs, ils fonctionnent à peu près de la même façon). Les kayan, est une ethnie dont la langue appartient au groupe linguistique tibéto-birman. La société kayan est de type patrilinéaire, les chefs traditionnels prennent les grandes décisions. Leur chants, accompagnés de flutes, de tambours et autres instrument traditionnels racontent la création du monde, les exploits de leurs ancêtres, l'histoire des animaux symboliques. Beaucoup d'entre eux ont abandonnés le mode de vie traditionnel, de ce fait, dans ces pays, dire d'une personne qu'elle est une padaung est devenu péjoratif. Beaucoup d'entre eux se sont convertit au christianisme une minorité est restée animiste et bouddhiste. L'ethnie ne compte tout au plus que 150 000 personnes de nos jours. 

  Cette ethnie montagnards bien qu'elle soit semblable aux autres ethnies de la région, se distingue avec ses femmes, qui portent des anneaux de laiton autour du coup, on les appellent "les femmes girafes". Contrairement à une idée reçue, les anneaux ne poussent pas le cou, ils abaissent les épaules et compriment la cage thoracique, ce qui donne l'illusion d'un long cou. Les premiers anneaux sont portés à partir de cinq ans. Les raisons de cette pratique sont variés, ils correspond au standard de beauté de la culture kayan, mais c'est aussi une protection contre les morsures de tigres paraît-il, enfin, c'est un marqueur, une façon de se distinguer des autres peuples. Il n'y a pas d'explication "officielle". C’est un mélange d’esthétique, de tradition, de légendes et de codes sociaux. Cette tradition soulève des questions d'éthiques autour de l'identité, du tourisme et des droits humains.

  De nos jours il y a de moins en moins de femmes qui veulent porter les anneaux pour bien des raisons, comme l'éducation classique, ou simplement une volonté de s'ouvrir au monde. Le problème, c'est que cette ethnie, blottie à cheval sur deux pays souffre d'abord du manque de droits civiques, en Thaïlande, beaucoup vivent sans papiers ni reconnaissance officielle. Alors certains voient l'ouverture au tourisme comme un moyen de subsistance, un moyen de gagner de l'argent tandis que d'autres y voient un genre de zoo humain où les femmes sont maintenues dans une tradition qu’elles n’auraient peut-être pas poursuivie spontanément. A cela s'accompagne l'exil volontaire ou forcé. La culture et la langue sont en pertes de vitesses, surtout chez les jeunes. 



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