Ce blog est culturel, il vous apprendra à entretenir une conversation, à travers les thèmes suivants : anthropologie, nature, culture, animaux, santé, sport, musique, bizarrerie, gastronomie et voyage. Vous pouvez utiliser la barre de recherche ci-dessous.
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À Santa María del Tule, petit village près de la ville de Oaxaca au Mexique, se dresse un colosse végétal qui défie le temps : l’Arbre de Tule. Ce cyprès de Montezuma (Taxodium mucronatum), aussi appelé Ahuehuete en nahuatl, est considéré comme l’arbre ayant le tronc le plus large du monde. Avec une circonférence de plus de 42 mètres et un diamètre avoisinant les 14 mètres, il semble sorti tout droit d’un conte mythologique. Cet arbre serait âgé de plus de 2000 ans, bien que certains estiment une longévité plus proche des 1500 ans. Son envergure est telle qu’il faut plus de 30 personnes main dans la main pour en faire le tour. L’arbre trône majestueusement devant l’église du village, offrant une scène spectaculaire mêlant nature et spiritualité.
Selon la légende, il aurait été planté par un prêtre zapotèque du nom de Pecocha, serviteur du dieu du vent Ehécatl. L’Arbre de Tule est depuis lors un symbole sacré pour les communautés autochtones, associant le monde terrestre au monde divin. Ce n’est pas seulement sa taille qui impressionne, mais aussi les formes mystérieuses dessinées par ses racines et son écorce. Les habitants affirment y voir des visages, des animaux, des monstres mythiques. Une véritable galerie sculptée par la nature.
Malgré son âge vénérable, l’arbre est toujours vivant, même s’il a connu des périodes critiques à cause de la sécheresse et de la pollution. Des efforts de conservation ont été mis en place pour assurer sa survie, notamment un arrosage souterrain et une surveillance régulière de son état de santé. Classé patrimoine naturel du Mexique, l’Arbre de Tule attire chaque année des milliers de visiteurs du monde entier, curieux d’admirer ce miracle vivant. Il est aussi une source de fierté pour les habitants de Oaxaca, qui le surnomment affectueusement "El Árbol", comme s’il s’agissait d’un vieil ami.
Entre mythe, biologie et spiritualité, l’Arbre de Tule est bien plus qu’un simple arbre : c’est un témoin silencieux de civilisations passées et un lien vivant entre l’homme et la nature.
Philippe Chatel, de son vrai nom Philippe de Châteleux de Villeneuve-Bergemont, est né le 23 février 1948 à Paris. Fils du journaliste François Chatel, il baigne très tôt dans un univers de mots, d’art et de culture. D’abord attiré par l’écriture, il se passionne pour la chanson à la fin des années 60, influencé par Georges Brassens, Bob Dylan et la folk américaine.
Il débute comme coursier pour Henri Salvador, puis écrit pour des artistes comme Dave ou Mireille Mathieu avant de se lancer dans l’interprétation de ses propres titres. Sa voix douce et son univers mélancolique le distinguent dans un paysage musical souvent plus bruyant. Ses chansons sont des récits simples, tendres, presque enfantins, empreints de rêverie et de pudeur.
Mais c’est en 1979 que Philippe Chatel entre véritablement dans l’histoire de la chanson française, avec la création d’un conte musical devenu culte : Émilie Jolie. Inspirée par sa fille alors âgée de 4 ans, cette œuvre tendre et fantastique rassemble les plus grandes voix de l’époque : Julien Clerc, Françoise Hardy, Alain Souchon, Henri Salvador. Véritable ovni musical, Émilie Jolie charme petits et grands par sa poésie, son humour et ses personnages attachants. L’album devient un classique, adapté en spectacle, en dessin animé, et réédité plusieurs fois. Philippe Chatel devient ainsi le père d’un monde enchanté, celui où l’on peut parler aux lapins bleus et rêver d’amour sans peur. Fidèle à son style, il continue ensuite à écrire des chansons, à publier des romans et à réinventer Émilie Jolie pour de nouvelles générations.
En 2006, sa vie bascule, victime d’un grave accident de quad, il reste lourdement handicapé. Mais malgré les épreuves, il ne cesse jamais de créer, animé par la volonté de transmettre beauté et douceur dans un monde souvent trop dur.
Discret, profondément humain, Philippe Chatel ne recherchait pas la lumière mais la vérité des émotions. Il s’éteint le 19 février 2021, laissant une œuvre sincère et lumineuse. Si Émilie Jolie reste son chef-d’œuvre incontesté, sa carrière tout entière mérite d’être redécouverte, celle d’un conteur au cœur immense, qui croyait encore aux fées, aux rêves et aux chansons qui font du bien. CD, vinyles, cassettes, téléchargements, DVD, plus de 2 millions de ventes cumulées.
Imaginez une petite ville espagnole d’à peine 10 000 habitants, envahie chaque été par des foules en délire venues du monde entier, prêtes à se transformer en guerriers éclaboussés de rouge. Bienvenue à Buñol, en Communauté valencienne, où se déroule chaque dernier mercredi d’août, la Tomatina, la plus célèbre bataille de tomates au monde. Ce n’est pas un festival folklorique comme les autres... Ici, on ne danse pas en costumes traditionnels, on ne célèbre ni un saint ni une victoire historique, on se lance des tomates à la figure par milliers, dans un joyeux chaos. Et contre toute attente, cet événement absurde est devenu l’un des rendez-vous estivaux les plus emblématiques d’Espagne. La Tomatina attire chaque année entre 15 000 et 20 000 personnes, soit bien plus que la population de Buñol elle-même. Les rues du centre-ville sont recouvertes de bâches en plastique, les vitrines sont protégées, et tout le monde se prépare à recevoir une pluie de tomates mûres et juteuses. Mais attention, il ne s’agit pas d’un simple défoulement sans règles : tout est encadré, minuté, et même sécurisé. C’est ce mélange entre délire collectif et organisation précise qui rend la Tomatina si unique.
Cette fête a beau sembler totalement décalée, elle véhicule aussi une vraie énergie festive et une dose impressionnante de bonne humeur. Les gens viennent de loin, parfois d’Australie, du Japon ou du Canada, pour vivre cette expérience sensorielle hors norme, où l’on oublie les barrières culturelles, sociales ou linguistiques au profit d’un seul mot d’ordre, s’amuser. La Tomatina, c’est un concentré de folie latine, un exutoire joyeux, une explosion de couleurs et de rires. Et surtout, c’est un moment où l’Espagne démontre, encore une fois, son incroyable talent pour réinventer la fête populaire.
La Tomatina trouve ses racines en 1945, lorsqu'une rixe éclata lors d’un défilé festif à Buñol. Des jeunes, frustrés de ne pouvoir participer, auraient saisi des tomates sur un étal voisin pour les lancer sur les participants. L’année suivante, ils recommencèrent volontairement, et la tradition prit racine. Longtemps tolérée puis interdite dans les années 1950, la Tomatina fut réhabilitée dans les années 80, notamment grâce à l’appui populaire et médiatique. En 2002, elle obtint même le statut de Fête d’intérêt touristique international. Une belle revanche pour une simple dispute qui a dégénéré en carnaval légendaire !
La Tomatina se tient chaque année le dernier mercredi d’août, à 11h tapantes. Avant le lancement officiel, un "palo jabón" un mât glissant enduit de graisse est dressé, au sommet duquel, trône un jambon, que les plus téméraires tentent d’attraper. Dès que le signal est donné, plusieurs camions déversent des tonnes de tomates mûres sur la foule compacte. S’ensuit une heure de joyeuse pagaille où les participants se bombardent dans les rues étroites de Buñol. À midi, un coup de canon met fin aux hostilités. Place ensuite au nettoyage, pour les corps... et pour la ville !
Environ 120 tonnes de tomates sont utilisées, toutes cultivées spécialement pour l’événement et jugées impropres à la consommation. Ces projectiles rouges transforment Buñol en rivière pulpeuse. L’impact économique est significatif pour la commune : hôtels complets, restaurants bondés, et afflux touristique estimé à plusieurs millions d’euros. En une heure, la ville vit un condensé de festivité, de logistique… et de jus de tomate !
Mais la Tomatina ne fait pas l’unanimité, des voix s’élèvent chaque année pour dénoncer un gaspillage alimentaire injustifiable. En réponse, les organisateurs rappellent que les tomates utilisées sont invendables et destinées à être détruites. D’autres critiquent l’aspect commercial de la fête, devenue payante et surmédiatisée. Pourtant, pour beaucoup, elle reste un moment de partage et d’oubli du quotidien. Buñol, elle, assume son identité festive, quitte à finir éclaboussée de débats aussi rouges que les tomates elles-mêmes.
Anecdotes :
- La Tomatina a inspiré des versions « dérivées » dans d’autres pays comme la Colombie ou l’Inde, mais aucune n’égale l’originale de Buñol.
- En 2015, un participant a proposé en mariage sa compagne en plein bain de tomates !
- Certaines années, la pluie a transformé la ville en mare rougeâtre glissante digne d’un film burlesque. En 2020 et 2021, la fête a été annulée pour cause de pandémie, une rare interruption dans son histoire récente.
- Et le record non officiel ? Un participant recouvert de tomates de la tête aux pieds, en moins de 30 secondes.
Si vous rêvez de plonger dans cette mer de tomates, mieux vaut s’y préparer sérieusement. La Tomatina se déroule chaque année à Buñol, à une quarantaine de kilomètres de Valence. Le plus simple est de loger à Valence ou dans les environs, car les hébergements à Buñol sont rares et pris d’assaut des mois à l’avance. Des bus spéciaux sont souvent affrétés pour l’aller-retour dans la journée. Attention : depuis quelques années, l’entrée est payante (autour de 10 à 15 €), et le nombre de places est limité à 20 000 personnes, pour des raisons de sécurité. Réservez votre billet en ligne longtemps à l’avance. Côté tenue, oubliez les vêtements auxquels vous tenez ! Choisissez des habits légers, résistants et surtout que vous n’aurez aucun regret à jeter ensuite. Le blanc est populaire, mais attention : après quelques minutes, vous serez rouges de la tête aux pieds. Portez des chaussures fermées, idéalement des baskets solides, car les tongs ou sandales se perdent vite dans la mêlée. Les lunettes de piscine sont conseillées pour protéger les yeux de l’acidité des tomates. Un sac étanche autour du cou peut servir pour votre téléphone ou vos papiers, mais mieux vaut tout laisser à l’hôtel.
Il est interdit d’apporter ses propres tomates ou d’objets durs. Il faut écraser les tomates dans la main avant de les lancer, pour éviter les blessures. Et on ne grimpe pas sur les balcons ou les camions ! Des douches de fortune sont mises à disposition à la fin pour un premier rinçage, mais beaucoup filent directement vers la rivière ou se changent dans les rues adjacentes. Enfin, n’oubliez pas : la Tomatina, c’est un esprit. Il ne s’agit pas de "gagner" ou de "viser juste", mais de rire, de glisser, de vivre une expérience absurde et collective.
Et si vous n’aimez pas te faire éclabousser, restez sur le trottoir et prenez des photos. Le spectacle en vaut aussi largement la peine !
Au cœur du désert du Karakoum, au Turkménistan, brûle sans relâche un immense cratère de feu surnommé les "Portes de l’Enfer". Large de 70 mètres, ce gouffre enflammé fascine autant qu’il inquiète. Son origine remonte à 1971, lorsque des géologues soviétiques forèrent par erreur une poche de gaz naturel. Le sol s’effondra, formant un trou béant qu’ils décidèrent de brûler pour éviter la dispersion du méthane, pensant que les flammes s’éteindraient en quelques jours. Un demi-siècle plus tard, le brasier continue de dévorer le gaz souterrain, offrant un spectacle surnaturel. De nuit, ses parois rougeoyantes transforment le désert en scène apocalyptique, digne d’un film de science-fiction. Le site, bien que difficile d’accès et sans la moindre infrastructure, attire des voyageurs en quête d’émotions fortes. Certains campent à proximité, face aux flammes, dans une ambiance à la fois mystique et inquiétante. Le gouvernement turkmène, soucieux de préserver son image environnementale et de ne pas gaspiller ses ressources, a envisagé d’éteindre le cratère... Sans succès jusqu’à présent. En 2013, l’explorateur canadien George Kourounis y est même descendu pour collecter des micro-organismes résistants à la chaleur. Aujourd’hui encore, les "Portes de l’Enfer" restent une énigme brûlante, un accident devenu monument, visible depuis l’espace et chargé de légendes locales.
Avant que les super-héros ne déferlent sur nos écrans, avant même que Marvel ne devienne un empire planétaire, il y avait : Strange ! Publié à partir de 1969 par les éditions Lug, ce magazine mythique a été le sésame des fans français vers l’univers fascinant des Spider-Man, Iron Man et autres X-Men. Mais son histoire, pleine de rebondissements, commence bien différemment...
Dans ses tout premiers numéros, Strange ne se contentait pas d’importer Marvel. Le magazine publiait aussi des récits étranges de science-fiction, souvent peu connus, mettant en scène des androïdes, mutants, civilisations futuristes ou des invasions extraterrestres. Ces histoires venaient soit d’Europe (notamment d’Italie ou d’Espagne), soit d’anciennes séries américaines d’anticipation. Ce mélange étonnant donnait un ton très particulier à la revue, plus proche parfois de Barbarella ou des récits de Métal Hurlant que du super-héros classique. L’éditeur Lug testait les goûts du public, avant de miser à fond sur l’univers Marvel dès les numéros suivants.
À partir de 1970, le succès des héros américains devient impossible à ignorer. Strange se concentre sur les stars de Marvel, avec des noms souvent francisés : Spider-Man devient l’Araignée, Daredevil devient le Diable Rouge, Cyclops devient Œil-de-Feu, The Thing devient la Chose Les traductions étaient parfois fantaisistes voire absurdes, mais elles ont marqué toute une génération. Le ton restait grand public, avec des bulles modifiées, voire des planches censurées quand les scènes étaient jugées trop violentes ou suggestives. Pour réduire les coûts, les premiers numéros étaient imprimés en noir et blanc, ce qui donnait un style graphique unique, parfois même plus sombre et dramatique que les originaux américains. Paradoxalement, ce choix économique est aujourd’hui perçu comme un charme rétro très apprécié des collectionneurs.
Le n°1 de Strange (janvier 1969) est un véritable Graal : certains exemplaires se revendent à plusieurs centaines d’euros. Des planches originales Marvel étaient stockées dans les bureaux de Lug à Lyon. Certaines auraient disparu mystérieusement dans les années 80...De nombreux lecteurs ont découvert les dessins animés Spider-Man ou X-Men grâce à leur passion née avec Strange.Le nom du magazine, Strange, vient de Doctor Strange, même si ce dernier n’apparaît pas régulièrement au début.
À partir des années 1990, la concurrence s’intensifie, les lecteurs deviennent plus exigeants, et les traductions s’affinent. En 1998, après presque 30 ans de bons et loyaux services, Strange disparaît, emportant avec lui une partie de l'enfance de milliers de passionnés.
Aujourd’hui, Strange est bien plus qu’un vieux magazine. C’est un symbole générationnel, un pont entre la France et l’univers Marvel, et un témoignage précieux de la façon dont la culture pop américaine s’est installée en Europe… par le biais d’humanoïdes oubliés, de super-héros mal traduits, et de pages noir et blanc dévorées en cachette sous les draps.
Fondé à Londres en 1978, Killing Joke naît dans les décombres du punk. Mené par le charismatique Jaz Coleman (chant, claviers) et le guitariste Geordie Walker, le groupe cherche dès le départ à fusionner violence sonore, mysticisme apocalyptique et groove tribal. Le batteur Big Paul Ferguson et le bassiste Youth (plus tard producteur pour The Verve ou Paul McCartney) complètent la formation originelle. Leur style est immédiatement identifiable : une rythmique martiale, des guitares abrasives, une basse hypnotique et des claviers menaçants. Précurseurs de l’industriel, ils influencent autant le métal que l’électro ou le rock alternatif. Leur esthétique visuelle, inspirée du symbolisme, de l’occultisme et de la critique sociale, évoque une dystopie permanente. Leur titre le plus emblématique, Eighties (1984), est une claque post-punk à la fois dansante et cynique. Ironie du sort : le riff d’intro ressemble étrangement à celui de Come as You Are de Nirvana, ce qui ne passera pas inaperçu. Dave Grohl lui-même jouera plus tard de la batterie sur un album du groupe. En plus de Eighties, Killing Joke signe des classiques comme Requiem, Love Like Blood, Wardance ou Pandemonium. Leur discographie compte 15 albums studio, dont les plus marquants restent Killing Joke (1980), Night Time (1985), Pandemonium (1994), et Killing Joke (2003). Ils ont vendu environ 3 millions d’albums dans le monde.
Toujours actif, toujours abrasif, Killing Joke reste une voix lucide dans le vacarme contemporain. Comme le résume si bien Jaz Coleman : "We’re not here to entertain. We’re here to challenge you."
Tout commence à des centaines de kilomètres au-dessus de nos têtes. Les aurores boréales, aussi appelées "aurores polaires", sont le fruit d'une rencontre spectaculaire entre le vent solaire et la magnétosphère terrestre. Chargées de particules électrisées, ces bourrasques venues du Soleil entrent en collision avec les atomes de notre haute atmosphère, provoquant une libération d’énergie sous forme de lumière. Résultat : des drapés verts, parfois rouges ou violets, qui ondulent dans le ciel nocturne comme un voile vivant. Ce phénomène naturel, à la fois scientifique et mystique, fascine l’humanité depuis l’aube des temps. Les peuples nordiques ne sont pas restés indifférents à ce spectacle céleste. Chez les Samis (voir l'article : Anthropologie : Le peuple Sâme au nord de la Scandinavie), les aurores boréales étaient considérées comme des âmes ou des esprits, et il fallait éviter de les montrer du doigt, sous peine de mauvaise fortune. En Islande, on disait que les femmes enceintes ne devaient pas les regarder, au risque de donner naissance à des enfants strabiques. Les Inuits du Groenland, eux, croyaient que les aurores étaient les âmes des morts jouant au football avec un crâne de morse ! Même les Romains y voyaient parfois des signes divins ou des présages de guerre.
Pour observer ces phénomènes, il faut se rendre dans les régions proches des cercles polaires, notamment au nord de la Norvège, en Finlande, en Islande, au Canada, en Alaska ou encore au Groenland. Des lieux comme Tromsø, Abisko ou Yellowknife sont devenus des sanctuaires pour les chasseurs d’aurores. Plus le ciel est sombre, dégagé et éloigné de toute pollution lumineuse, meilleures sont les chances d’admirer ce ballet céleste. L’hiver, avec ses longues nuits, est la meilleure saison, même si certaines aurores peuvent être visibles dès septembre. Le photographe français Paul Zizka raconte avoir attendu plus de trois semaines en Alaska pour capter “l’aurore parfaite”, celle qui envahit tout le ciel en un déferlement d’ondes vertes et roses. D'autres aventuriers, comme les explorateurs polaires du XIXe siècle, notaient dans leurs journaux des descriptions si poétiques qu'elles semblent tirées d’un rêve : "Le ciel s’ouvrit comme un rideau d’émeraude, et les étoiles semblèrent s’éteindre devant la lumière nouvelle". L’astronaute canadien David Saint-Jacques, quant à lui, a même observé une aurore depuis l’espace, la décrivant comme “une pulsation vivante de la Terre elle-même”.
Les couleurs varient selon le type d’atome heurté : le vert provient de l’oxygène, tout comme le rouge (à plus haute altitude), tandis que l’azote donne du bleu ou du violet. Ce dialogue entre Soleil et Terre est si puissant qu’il peut perturber les GPS, les communications radio, voire provoquer des pannes d’électricité lors d’éruptions solaires particulièrement intenses. L’aurore est donc à la fois un spectacle féerique et un rappel de notre fragilité technologique. Le célèbre orage solaire de 1859, dit "événement de Carrington", provoqua des aurores visibles jusqu’à Rome, et fit exploser des lignes télégraphiques.
Assister à une aurore boréale en direct, c’est vivre un instant suspendu, entre science et magie. Certains la décrivent comme une révélation, d’autres comme une forme d’hypnose visuelle. Elle rappelle que notre planète, bien qu’enfermée dans ses habitudes et ses technologies, reste profondément liée aux forces cosmiques. Pour les amoureux de la nature, les rêveurs et les passionnés de ciel, les aurores sont plus qu’un phénomène : ce sont des messagères de lumière, venues nous rappeler que l’univers danse, et que parfois, la Terre danse avec lui.
Plongez au cœur des Fêtes de Bayonne avec ce flash mob géant, un moment unique de joie, de danse et de convivialité qui rassemble chaque année des milliers de participants.
Départ de Nice en car... Onze heures et demi de route, des kilomètres de paysages changeants, des aires d’autoroute, quelques cafés pas toujours fameux, mais l’excitation est là : cap sur le sud-ouest, direction Saint-Pée-sur-Nivelle, au cœur du Pays basque français.
Quand on arrive enfin, un peu fatigué mais curieux, l’atmosphère change immédiatement. L’air est plus doux, plus humide aussi, et les collines verdoyantes encadrent les maisons blanches et rouges... Pas de doute, le dépaysement commence ici !
L’installation se fait à l’hôtel Le Trinquet, une adresse familial, simple mais chaleureuse, avec ce charme régional où l’on sent qu’on va bien manger, bien dormir, et peut-être même découvrir ce fameux sport basque dont l’établissement porte le nom. Une petite chapelle à côté, un fronton ou les jeunes s'amusent et s'entrainent à la pelote basque.
Le lendemain matin, après une bonne nuit au Trinquet et un petit-déjeuner simple mais revigorant, direction Espelette, l’un des villages les plus emblématiques du Pays basque. Et à peine arrivé, on comprend pourquoi ! Le rouge vif des piments suspendus aux façades blanches donne à ce lieu une identité visuelle unique, presque théâtrale.
Le village est vivant sans être oppressant, avec ses ruelles pavées, ses échoppes d’artisans, et son atmosphère authentique. On y flâne sans but précis, le nez en l’air, les yeux attirés par chaque détail : un balcon fleuri, une boutique de produits locaux, une façade traditionnelle joliment conservée.
Vers onze heures, c’est une autre facette du village qui s’offre à moi : la découverte d’une exploitation agricole spécialisée dans le piment d’Espelette. Là, le décor change, on quitte un peu les ruelles pour entrer dans l’univers concret et passionnant de cette culture typique.
Les propriétaires, passionnés et fiers de leur savoir-faire, expliquent avec simplicité les différentes étapes de la culture : du semis à la récolte, en passant par le séchage traditionnel des piments, suspendus aux façades ou dans les greniers, comme pour mieux capter le soleil et la chaleur. Cette visite, à la fois didactique et authentique, donne une toute autre saveur à la balade.
Pour finir, la cerise sur le gâteau : la dégustation à l’atelier du piment, la boutique où l’on peut goûter sauces, épices, confitures ou même chocolat au piment. Une explosion de saveurs, parfois piquantes, parfois douces, mais toujours très fines. Une expérience sensorielle parfaite pour garder un souvenir épicé du Pays basque.
Le piment d’Espelette (ou Ezpeletako biperra en basque) est bien plus qu’une simple épice : c’est un véritable symbole culturel et gastronomique du Pays basque. Originaire du Chili, ce petit fruit rouge a été introduit en Europe au XVIᵉ siècle grâce aux explorateurs, avant de s’adapter parfaitement au climat doux et ensoleillé d’Espelette et ses environs. Depuis 2000, il bénéficie d’une Appellation d’Origine Protégée (AOP), garantie de qualité et d’authenticité. Pour obtenir ce label, le piment doit être cultivé dans un périmètre bien défini, selon des méthodes traditionnelles strictes, notamment le séchage à l’air libre, suspendu en guirlandes appelées "txikitxurri". Dans la cuisine basque, le piment d’Espelette est partout : il relève les plats sans les dominer, apportant chaleur et parfum. On le trouve en poudre dans le fameux piperade, on l’incorpore aux marinades, aux soupes, aux fromages, et même dans certains desserts comme le chocolat au piment, mariage audacieux de douceur et de piquant. Ce qui rend ce piment encore plus exceptionnel, c’est que seules une dizaine d’exploitations environ sont officiellement reconnues et engagées dans la culture AOP, garantissant une production de qualité, souvent artisanale et familiale. Ce nombre limité assure un suivi rigoureux des méthodes de culture, ainsi qu’un respect profond des traditions, faisant du piment d’Espelette un produit rare et précieux.
L’après-midi, cap sur Saint-Jean-Pied-de-Port, petite cité médiévale posée au pied des Pyrénées, à la frontière espagnole. Dès l’arrivée, l’ambiance change : les ruelles pavées, les maisons à colombages et les remparts anciens racontent une histoire riche, mêlée de pèlerinages, de commerce et de traditions.
Se perdre dans les rues étroites, c’est comme remonter le temps. Le bruit des pas sur les pavés, les volets colorés, les petites places ombragées… Tout invite à la flânerie. La montée vers la citadelle offre un panorama splendide sur la vallée, entre montagnes et toits rouges.
Saint-Jean est aussi une étape incontournable pour les pèlerins sur le chemin de Compostelle, un lieu chargé d’émotions et de rencontres. Les artisans locaux, les boutiques de produits basques et les cafés invitent à prendre son temps, à goûter à la douceur de vivre basque.
Une pause bien méritée, entre patrimoine, nature et culture, pour savourer l’après-midi.
En flânant dans les ruelles de Saint-Jean-Pied-de-Port, impossible de ne pas penser à ces chaussures simples mais emblématiques : les espadrilles. Autrefois fabriquées localement à la main, ces chaussures en toile et corde de jute étaient un véritable artisanat traditionnel basque. Jusqu’au milieu du XXᵉ siècle, de nombreuses petites manufactures et ateliers familiaux animaient la ville, fournissant des espadrilles solides et colorées, parfaites pour le travail dans les champs comme pour la vie quotidienne. Chaque paire était un petit chef-d’œuvre, mêlant savoir-faire, robustesse et élégance rustique. Aujourd’hui, même si la production locale s’est largement réduite, l’espadrille reste un symbole fort de la région, portée avec fierté et vendue dans les boutiques touristiques comme un souvenir authentique du Pays basque. Aujourd’hui, plusieurs marques prestigieuses continuent de faire vivre cette tradition avec passion et savoir-faire. Parmi elles, Castañer, fondée en 1927, est sans doute la plus célèbre, alliant élégance et confort tout en respectant les méthodes artisanales. Autre incontournable, La Espadrille, qui fabrique des modèles à la main, souvent colorés et typiques, prisés tant par les locaux que par les visiteurs du monde entier. Ces maisons contribuent à maintenir l’espadrille comme un symbole vivant du Pays basque, mélangeant héritage historique et tendances contemporaines.
Après cette après-midi riche en découvertes à Saint-Jean-Pied-de-Port, retour à l’Hôtel Trinquet Mendionde. Le moment est idéal pour savourer un dîner typique à base de morue accompagnée de riz, un plat simple mais réconfortant, qui rappelle l’importance des produits de la mer dans la cuisine locale.
La soirée s’achève calmement, dans le silence doux de la campagne basque. Une nuit paisible avant de reprendre la route.
Le lendemain matin, un petit-déjeuner copieux et convivial donne des forces pour repartir à l’aventure, prêt à découvrir la suite du Pays basque avec curiosité et énergie.
Cap sur Bayonne, ville d’histoire au charme authentique, où la culture basque s’exprime à chaque coin de rue. Dès les premiers pas dans le centre, on ressent ce mélange unique entre architecture médiévale et influences maritimes. Les ruelles pavées invitent à la balade, avec leurs maisons à colombages colorées, leurs balcons fleuris et leurs petites places animées. Impossible de passer à côté des halles de Bayonne, véritables temples gourmands où l’on déguste avec plaisir une sélection de charcuteries basques : jambon de Bayonne, saucisson, pâtés maison… autant de saveurs intenses qui racontent l’histoire d’un terroir généreux. À l’heure du déjeuner, direction une cidrerie traditionnelle, une "sagardotegi" comme on dit ici. L’ambiance y est simple et conviviale, les grandes tables en bois accueillent des groupes venus partager un bon repas arrosé de cidre basque à volonté, tiré directement des tonneaux. Au menu : omelette à la morue, côte de bœuf, fromage de brebis et confiture de cerises noires — un vrai festin dans la pure tradition basque.
Les Fêtes de Bayonne, qui se déroulent chaque année fin juillet, sont célèbres pour leur ambiance festive et leurs événements spectaculaires.Parmi les moments les plus mémorables, on trouve les flash mobs géants qui rassemblent des milliers de participants dans les rues de la ville. Ces flash mobs sont des danses improvisées organisées via les réseaux sociaux, où les participants se retrouvent soudainement pour exécuter une chorégraphie commune.L'un des plus emblématiques a eu lieu en 2010, où plus de 2 000 personnes ont dansé sur le tube des Black Eyed Peas, "I Gotta Feeling", sur la place de la Liberté.Les participants, vêtus de blanc avec des foulards rouges, ont créé une mer de danseurs synchronisés, incarnant l'esprit joyeux et communautaire des fêtes. Ces événements sont devenus une tradition incontournable des Fêtes de Bayonne, attirant aussi bien les locaux que les visiteurs, et illustrent parfaitement l'énergie et la convivialité qui caractérisent cette célébration basque.
Après le déjeuner bien arrosé de cidre, direction la côte pour découvrir Biarritz, véritable joyau du littoral basque. Dès l’arrivée, on perçoit cette ambiance unique, mélange de raffinement balnéaire et de nonchalance chic. Station de villégiature prisée depuis le XIXe siècle, Biarritz fut d’abord l’un des repaires favoris de l’impératrice Eugénie, avant de devenir une destination internationale, fréquentée par les têtes couronnées, les artistes, les écrivains… et plus tard, les surfeurs du monde entier.
Les boutiques de luxe, les palaces historiques comme l’Hôtel du Palais, les spas haut de gamme et les restaurants étoilés témoignent encore aujourd’hui de cet héritage élégant. On se promène dans un décor de cartes postales, entre bâtiments Belle Époque, villas art déco et balcons fleuris tournés vers l’océan.
La balade nous mène naturellement jusqu’au Rocher de la Vierge, emblème de la ville, avec ses vues spectaculaires sur le large. En chemin, on croise les terrasses animées, les galeries d’art contemporain et les visiteurs venus flâner, cocktail à la main ou lunettes de soleil vissées sur le nez. Ici, tout est douceur de vivre et art de recevoir à la basque, avec ce petit supplément d’âme qui rend Biarritz à la fois sophistiquée et profondément attachante.
On dit même que l’air marin de Biarritz est l’un des plus riches en iode au monde, idéal pour recharger les batteries en profondeur.
Avant de rentrer à l’hôtel, une halte s’impose à Arcangues, petit village perché, à quelques kilomètres seulement de Biarritz. C’est un endroit hors du temps, où l’on ressent immédiatement le charme discret du Pays basque intérieur, loin du tumulte de la côte. Les volets rouges, les colombages blancs, le calme de la place centrale : ici, tout invite à la contemplation. On visite l’église Saint-Jean-Baptiste, posée en haut du village, et son cimetière attenant, célèbre pour abriter la tombe de Luis Mariano, le célèbre chanteur lyrique, idole des années 50.
Un lieu simple, presque secret, mais empreint d’émotion.
La balade se termine par une vue imprenable sur les montagnes basques au loin, avant de reprendre la route vers Saint-Pée-sur-Nivelle. La lumière du soir adoucit les paysages, et la route offre encore quelques panoramas superbes sur les collines basques. Au dîner, on savoure un authentique poulet basquaise, mijoté avec des poivrons, tomates, oignons et épices locales. Un plat généreux et réconfortant, parfait pour clore la journée dans la chaleur de la tradition culinaire basque.
Après un petit déjeuner frugal, mais toujours agréable dans le calme basque, on prend la route direction Saint-Jean-de-Luz, nichée au fond d'une baie paisible, à deux pas de l’Espagne. Dès les premiers pas dans les ruelles pavées, on est séduit par l’élégance discrète de cette ancienne ville corsaire, qui fut aussi le théâtre du mariage de Louis XIV avec l’infante Marie-Thérèse. L’église Saint-Jean-Baptiste, où fut célébrée l’union royale, impressionne par son intérieur riche en bois sculpté et ses galeries superposées typiquement basques. La promenade se poursuit le long du port, bordé de maisons colorées, et jusque sur la plage où les familles et les promeneurs flânent au rythme des vagues. Entre les échoppes d’artisans, les pâtisseries aux effluves sucrées et les petites galeries d’art, tout ici respire la douceur de vivre basque, dans sa version la plus élégante et balnéaire.
En fin de matinée, impossible de résister à une pause sucrée chez la célèbre Maison Adam, véritable institution luzienne depuis 1660. C’est ici même, selon la tradition, que furent offerts des macarons à Louis XIV lors de son mariage, et le secret de la recette est précieusement gardé depuis.
Ces macarons basques, bien différents de ceux de Paris, sont moelleux, parfumés, et sans ganache : un pur concentré d’amandes, de sucre et d’histoire. Difficile de n’en goûter qu’un seul ! La boutique, élégante et animée, ajoute au charme de cette halte gourmande, parfaite conclusion à une matinée déjà riche en découvertes.
Déjeuner à "Le Kaïku", un restaurant étoilé au Guide Michelin. Situé au 17 rue de la République, à seulement quelques pas de la célèbre pâtisserie, Le Kaïku est installé dans l'une des plus anciennes maisons de la ville, offrant un cadre chargé d'histoire et de charme. Le chef Nicolas Borombo y propose une cuisine d'auteur inventive, mettant en valeur les produits locaux avec créativité et finesse.La carte, inspirée des traditions basques et des saveurs de l'Atlantique, évolue au fil des saisons, offrant une expérience culinaire raffinée et authentique. Pour une expérience gastronomique exceptionnelle à Saint-Jean-de-Luz, Le Kaïku est une adresse incontournable. Comptez 100€ le Menu, sans le vin.
L’après-midi, cap sur Hendaye, dernier bastion français avant l’Espagne. Cette ville balnéaire, plus calme et moins touristique que ses voisines, séduit par sa grande plage de sable fin qui s’étire paisiblement face à l’océan. On flâne le long de la promenade, on respire l’air iodé, et on profite de la vue sur la baie, où les surfeurs débutants prennent leurs premières vagues. La forteresse d’Hendaye, vieille sentinelle surplombant la mer, mérite un détour pour son architecture et ses jardins. Une petite pause glace en terrasse avant de reprendre la route vers l’hôtel.
Après ces derniers instants de douceur basque, retour à l’hôtel Le Trinquet Mendionde pour un dîner léger et une nuit réparatrice. Le lendemain, route pour aéroport Marseille, vol pour Bastia, fin du périple.
Ce voyage au Pays Basque fut bien plus qu’une simple escapade : une véritable immersion dans un territoire où chaque paysage raconte une histoire, où chaque saveur révèle une tradition, et où chaque rencontre laisse une trace profonde. Entre les ruelles chargées d’histoire, les montagnes majestueuses, l’océan indomptable, et les visages accueillants, c’est un morceau d’âme basque que j’ai eu la chance de découvrir.
Au fil des étapes, j’ai compris que ce n’est pas seulement un lieu qu’on visite, mais une culture qu’on ressent, un art de vivre qu’on embrasse, avec ses passions, ses rythmes et ses émotions. Ce voyage m’a offert des instants de joie simple, des émerveillements sincères et des souvenirs qui réchauffent le cœur bien longtemps après le retour.
Je repars avec la conviction qu’il faudra revenir, encore et encore, pour écouter les murmures du vent sur les collines, pour retrouver le goût du piment d’Espelette, pour marcher sur les pas des anciens et pour continuer à tisser ce lien intime avec ce pays si riche, si vivant, si vibrant.
Le Pays Basque, c’est une promesse d’évasion et d’authenticité, un cadeau que l’on se fait à soi-même, et qui, à jamais, devient une part de soi.
Formé à Detroit en 1997, The White Stripes est un duo composé de Jack White, guitariste-chanteur-compositeur de génie, et de Meg White, batteuse au jeu minimaliste mais percutant. Bien qu’ils se soient fait passer pour frère et sœur, ils étaient en réalité un ancien couple marié. Ce flou volontaire sur leur relation n’était qu’un élément parmi d'autres d’une stratégie artistique bien rodée.
Leur musique ? Un mélange explosif de garage rock, de blues rugueux et de punk, porté par une production lo-fi et une énergie brute. Jack White privilégie les guitares saturées, les riffs simples mais ravageurs, tandis que Meg joue une batterie épurée, presque enfantine, qui renforce leur signature sonore si identifiable. Leur credo : faire beaucoup avec très peu.
Côté esthétique, le groupe adopte une palette de trois couleurs strictes : rouge, blanc et noir. Tenues coordonnées, visuels stylisés, vinyles et clips artistiques renforcent cette identité forte. Leur image, à la fois rétro et moderne, contribue à en faire des icônes du renouveau rock des années 2000.
Leur plus grand tube, "Seven Nation Army" (2003), est né presque par hasard. Le riff, joué sur une guitare avec un effet d’octave pour imiter une basse, est devenu l’un des plus reconnaissables au monde, repris dans les stades, les manifs, les soirées, etc. Ironie : Jack White ne voulait pas le sortir en single au départ ! Leur premier concert fut dans un bowling, leur plus grand concert à Glastonbury en 2005 a rassemblé 100 000 personnes sur la Pyramid Stage. Ils ont joué un concert d'une seconde à Saint-Jean de Terre-Neuve, pour "battre un record d’extrême brièveté". 6 albums enregistrés, 6 millions d’albums vendus.
The White Stripes ont été une déflagration dans le paysage musical : un duo improbable, vêtu de rouge et de noir, qui a ravivé les braises du rock avec une intensité rare. En refusant les artifices, en privilégiant l’essentiel, une guitare, une batterie, une voix, ils ont prouvé que la sincérité, la rage et l’instinct pouvaient suffire à électriser le monde.
Puis ils sont partis. Sans fracas, sans scandale. Comme un éclair qui ne frappe qu’une fois, mais laisse sa marque à jamais. Depuis, le silence qui a suivi leur séparation résonne presque autant que leur musique. Et peut-être est-ce là leur ultime élégance : avoir su s’arrêter avant de se répéter, disparaître avant de s’éteindre.
Nés au XIXe siècle dans le monastère de Belém à Lisbonne, les "pastéis de nata" sont des tartelettes à la crème au goût inimitable. À l’origine, les moines utilisaient les jaunes d’œufs restants pour créer cette douceur, tandis que les blancs servaient à empeser les vêtements religieux. Après la fermeture des monastères, la recette fut transmise à une pâtisserie lisboète, la célèbre "Fábrica dos Pastéis de Belém", qui garde encore aujourd’hui le secret de fabrication dans une salle interdite au public surnommée "l’Atelier du Secret". Seul trois personnes au monde connaissent cette recette.
S’il existe une différence entre "pastéis de Belém" (ceux de la fabrique historique) et les "pastéis de nata" (leur version générique), toutes les variantes séduisent les papilles, au Portugal comme à l’étranger. On les retrouve de Lisbonne à Tokyo, en passant par Macao, où la recette a été adaptée avec succès. Certains les préfèrent saupoudrés de cannelle, d’autres avec un nuage de sucre glace, mais tous s’accordent à dire qu’ils sont meilleurs tièdes, avec un café serré (bica), pour un vrai moment lisboète.
Anecdotes à croquer : Cristiano Ronaldo en raffolerait, un championnat mondial leur est dédié, et une tentative fictive de vol de recette a même inspiré une série TV ! Comme quoi, cette petite tartelette dorée n’est pas seulement une gourmandise : c’est une star nationale, pleine d’histoire, de secrets… et de crème.
Née en 1560 dans l’aristocratie hongroise, Elizabeth Báthory grandit au cœur d’un monde où la richesse côtoie la cruauté. Issue d’une puissante famille alliée aux Habsbourg, elle reçoit une éducation raffinée, parlant couramment plusieurs langues. Mariée à 15 ans au noble Ferenc Nádasdy, elle administre seule ses terres durant les absences de son mari, parti guerroyer contre les Ottomans. Propriétaire d’un vaste domaine, elle commande à des centaines de serviteurs, et sa réputation d’intelligence et d’autorité la rend autant crainte que respectée. Mais derrière l’image austère de la châtelaine se cache une histoire bien plus noire, qui fera d’elle l’une des femmes les plus redoutées de l’Histoire. À la fin du XVIe siècle, des rumeurs commencent à circuler dans les villages autour du château de Čachtice, où Elizabeth réside. Des jeunes filles disparues, des cris dans la nuit, des cadavres retrouvés mutilés… Le personnel du château évoque d’étranges rituels, des sévices innommables et un goût sinistre pour la souffrance. La légende la plus célèbre veut qu’Elizabeth se baigne dans le sang de ses victimes pour conserver sa jeunesse. Si cette image macabre fascine autant qu’elle révulse, elle n’est pourtant attestée que bien plus tard, et probablement inventée pour renforcer l’aura monstrueuse de la comtesse. Ce qui semble certain, c’est que de nombreuses jeunes servantes ont péri entre les murs de son domaine, victimes de tortures raffinées et de meurtres brutaux.
Le nombre de victimes attribué à Elizabeth Báthory varie selon les sources : certains parlent d’une centaine, d’autres de plus de 600, chiffre gravé dans un prétendu registre retrouvé sur place. Mais les preuves directes manquent, et le procès qui s’ouvre en 1610 n’en est pas un au sens classique. Sans jamais être convoquée publiquement, Elizabeth est jugée par procuration : ses complices présumés, notamment ses domestiques, sont arrêtés, interrogés, souvent sous la torture, et exécutés. La comtesse, quant à elle, est emmurée vivante dans une pièce de son propre château, où elle meurt quatre ans plus tard, en 1614. Une fin sinistre, à l’image de la réputation qu’elle laisse derrière elle.
Il n’existe aucune preuve contemporaine que la comtesse se soit réellement baignée dans le sang de ses victimes. Les témoignages recueillis lors de l’enquête en 1610-1611 font bien état de tortures, de coups, de mutilations et d’humiliations, mais aucun document officiel ne mentionne ces prétendus bains de sang. L’image de la comtesse se gorgeant de fluide vital pour préserver sa beauté est apparue bien plus tard, notamment dans les écrits du XVIIIe siècle, puis dans les œuvres littéraires et gothiques du XIXe. C’est probablement le prêtre László Turóczi, qui écrit en 1729, plus de 100 ans après les faits, qui popularise cette idée macabre. L’époque est friande de récits sensationnalistes. Dans son récit, il imagine qu’Elizabeth, après avoir frappé violemment une servante, découvre que du sang sur sa peau rend sa chair plus douce, l’amenant à chercher une « fontaine de jouvence » humaine. Mais ce récit ne repose sur aucune source primaire fiable. Cette légende du bain de sang a sans doute été amplifiée pour des raisons politiques (discréditer une noble trop puissante), mais aussi culturelles : au XIXe siècle, l’Europe redécouvre les récits de vampires et les figures féminines déviantes. Báthory devient une incarnation vampirique, une sorte de comtesse Dracula, bien avant qu’Hollywood ne s’en empare. Ce mythe devient si fort qu’il éclipse la réalité, beaucoup plus complexe mais moins spectaculaire.
La figure d’Elizabeth Báthory n’a cessé de hanter la culture populaire. Elle apparaît dans des romans gothiques dès le XIXe siècle, puis dans des films, des séries, des jeux vidéo, des bandes dessinées. Elle inspire aussi le personnage de la vampire aristocratique, belle et cruelle, qui sacrifie des innocents pour prolonger sa jeunesse. Parfois décrite comme la version féminine de Dracula, elle devient l’icône sombre d’un certain féminisme noir, celui qui célèbre les femmes puissantes écrasées ou diabolisées par l’histoire. Symbole de transgression, elle incarne l’ambiguïté d’un personnage que nul ne parvient à cerner complètement.
Aujourd’hui encore, les ruines du château de Čachtice, situées en Slovaquie, attirent les curieux. On y organise des visites guidées sur les traces de la comtesse sanglante. Des statues, des films et des romans continuent à faire vivre son mythe. Le nom d’Elizabeth Báthory résonne comme une énigme : était-elle une simple meurtrière, une victime de son temps, ou la première tueuse en série documentée de l’histoire européenne ? Ce qui est certain, c’est que son histoire, à la frontière entre vérité et cauchemar, continue de fasciner et de glacer le sang.
Le Linceul de Turin est un tissu de lin de 4,4 mètres de long sur 1,1 mètre de large, conservé dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste à Turin. Ce drap ancien porte l’image énigmatique d’un homme crucifié, présentant des traces de flagellation, de blessures aux poignets et aux pieds, ainsi qu’une marque au flanc, autant de détails évoquant la Passion du Christ. Depuis son apparition au XIVe siècle dans la petite église de Lirey, en Champagne, le Linceul a nourri les débats et les controverses. D’abord présenté comme une relique par les chanoines, il fut accueilli avec méfiance par certains évêques. Il est ensuite passé entre les mains de la Maison de Savoie, a survécu à un incendie en 1532, puis a été transféré à Turin. Son exposition au grand public est rare et attire toujours des foules, en 2015, plus d’un million de visiteurs ont assisté à son ostension.
Mais ce qui intrigue le plus, c’est la nature de l’image imprimée sur le tissu. Elle ne résulte ni de peinture, ni de teinture, ni de broderie, et semble porter une "empreinte" très fine, perceptible surtout en négatif photographique. Lorsqu’en 1898 le photographe italien Secondo Pia développe ses clichés du suaire, il découvre avec stupeur que le négatif révèle un visage humain d’une précision bouleversante. Ce fut un tournant majeur dans la fascination mondiale pour le linceul, vu par certains comme une sorte de "photographie" avant l’heure. De nombreuses hypothèses ont été avancées, des plus spirituelles aux plus scientifiques : émission d’énergie, réaction chimique, ou encore procédé artistique inconnu. Mais aucune explication ne fait totalement consensus. Le mystère demeure, et c’est sans doute ce qui alimente son pouvoir symbolique et sa notoriété.
Dans les années 1980, une analyse au carbone 14 semblait clore le débat : trois laboratoires datèrent le tissu entre 1260 et 1390, concluant qu’il s’agissait d’un faux médiéval. Pourtant, cette datation a rapidement été remise en cause. Certains scientifiques ont montré que l’échantillon prélevé provenait d’un coin du linceul possiblement rapiécé après l’incendie de 1532. Des analyses chimiques et textiles ont souligné que le reste du tissu pourrait être bien plus ancien. D’autres études continuent, mêlant imagerie multispectrale, intelligence artificielle et modélisation 3D. L’Église, quant à elle, adopte une posture prudente : elle ne valide pas officiellement l’authenticité du suaire mais reconnaît son immense valeur spirituelle. Jean-Paul II parlait du linceul comme d’un "miroir de l’Évangile", et Benoît XVI évoquait une "icône du Samedi Saint". Ainsi, entre science et foi, le Linceul de Turin continue de traverser les siècles, drapé dans une aura d’énigme.
Quand Dave Mustaine est viré de Metallica en 1983 pour cause de caractère explosif et d’abus divers, il décide de se venger en fondant un groupe encore plus rapide, plus technique, plus engagé. Ainsi naît Megadeth, à Los Angeles, avec une seule obsession : prouver qu’il est meilleur que son ancien groupe. Très vite, le ton est donné : un thrash metal ultra précis, des riffs assassins, des solos vertigineux, et des textes au vitriol sur la guerre, la politique, la fin du monde et la folie humaine. Dave Mustaine a failli entrer au FBI. Il a été repéré pour son sens aigu du détail en matière d’armement et d’analyse politique. Megadeth se distingue par sa technicité instrumentale, ses compositions complexes, et le chant nerveux et nasillard de Mustaine, devenu une marque de fabrique. Les chansons mêlent vitesse, précision et une certaine noirceur dystopique. Contrairement à d'autres groupes de thrash plus bruts, Megadeth cultive une approche presque intellectuelle du metal, abordant les thèmes de la géopolitique, de la manipulation, des armes nucléaires ou du complot. Megadeth compte 16 albums studio, a vendu plus de 50 millions d’albums dans le monde,
Megadeth, c’est plus qu’un simple groupe de thrash metal. C’est l’incarnation d’une colère maîtrisée, d’une vengeance devenue art, et d’un esprit critique rare dans le monde du metal. Avec son frontman aussi talentueux qu’imprévisible, le groupe est devenu une légende vivante, capable de traverser les époques sans jamais vraiment plier.
Né en 356 av. J.-C. à Pella, Alexandre est le fils du roi Philippe II de Macédoine et de la reine Olympias. Son enfance est marquée par une éducation exceptionnelle : il est notamment l’élève d’Aristote. Très tôt, il montre des qualités de stratège, un goût du dépassement, et un besoin de reconnaissance presque démesuré. Il croit descendre d’Achille par sa mère, et d’Héraclès par son père. À seulement 12 ans, Alexandre impressionne son père et la cour en domptant un cheval réputé indomptable : Bucéphale. L’animal, effrayé par sa propre ombre, résistait à tous les dresseurs. Alexandre, observateur, comprend la source de sa peur et tourne le cheval face au soleil pour la lui cacher. Il monte ensuite Bucéphale avec une aisance déconcertante. Philippe II, ému, aurait déclaré : "Mon fils, cherche-toi un royaume à ta mesure, la Macédoine est trop petite pour toi". Bucéphale deviendra son fidèle compagnon pendant presque toute sa carrière militaire, jusqu’à sa mort lors de la bataille de l’Hydaspe en Inde (326 av. J.-C.), où Alexandre fondera une ville en son honneur : Bucéphalie. À 20 ans, après l’assassinat de son père, Alexandre monte sur le trône. Il réprime les révoltes grecques et lance rapidement son rêve fou, qui est d'envahir l’empire perse.
En quelques années, il accumule les victoires et devient maître d’un empire immense, de la Grèce à l’Indus.
- Granique ( 334 avant JC), première grande victoire d’Alexandre contre les Perses, en Asie Mineure. Il traverse la rivière en pleine charge, à cheval, sous une pluie de flèches ! Anecdote : lors du combat, il manque de mourir, sauvé in extremis par Cléitos le Noir, qui tranche le bras d’un ennemi juste avant qu’il ne l’abatte.
En 333 av. J.-C., Alexandre arrive à Gordion, une ville de Phrygie (dans l’actuelle Turquie). Là se trouve un ancien char de guerre, dédié à Zeus, avec un nœud complexe attaché à son timon, fait de plusieurs cordes tressées si étroitement qu’il semblait impossible à défaire. Selon la légende, un oracle affirmait que celui qui parviendrait à dénouer ce nœud deviendrait le maître de l’Asie. Alexandre observe le nœud, cherche une solution, puis… dégaine son épée et le tranche d’un seul coup. Geste audacieux ? Sacrilège ? Ingéniosité ? Lui-même aurait déclaré "Peu importe la manière, l’essentiel est que le nœud soit défait". Cette scène devient vite symbolique de son style : direct, radical, résolu. Et depuis, on parle encore aujourd’hui de “trancher le nœud gordien” pour désigner une solution simple et audacieuse à un problème apparemment insoluble.
- Issos (333 avant JC), face à une armée perse bien plus nombreuse, Alexandre profite du terrain étroit pour neutraliser l’avantage ennemi. Anecdote : Darius III, le roi perse, fuit en laissant derrière lui sa famille. Alexandre, plutôt que de les maltraiter, les traite avec respect, et aurait même séduit (ou épousé) la fille du roi, Statira.
- Gaugamèles (331 avant JC) la bataille décisive. Malgré un terrain préparé par les Perses, Alexandre mène une percée chirurgicale jusqu’au cœur de l’armée ennemie. Anecdote : avant la bataille, on dit qu’un présage annonçait la victoire d’Alexandre : un éclat lunaire en forme d’aigle planait dans le ciel.
Alexandre le Grand n’a pas seulement marqué l’histoire par ses victoires militaires et la création de son immense empire : il est aussi devenu un véritable mythe, nourri par des récits merveilleux et des légendes qui se sont tissées autour de sa figure. Dès son vivant, sa proximité avec les dieux et ses exploits héroïques étaient célébrés par ses partisans. Plusieurs événements ont alimenté cette aura divine, comme la fameuse légende des deux boucliers tombés du ciel, considérés comme des signes de protection divine. À chaque victoire, les récits le présentent comme invincible, parfois doté de pouvoirs surnaturels. Lors de sa campagne en Égypte, il se fait proclamer fils du dieu Ammon, un statut divin qui renforçait sa légitimité. De nombreux anciens auteurs, comme Plutarque et Arrien, relatent ces épisodes mythologiques, bien qu’ils soient conscients de leur caractère légendaire. Ce mélange d’histoire et de mythe transforme Alexandre en une figure presque hors du temps, à la frontière entre l’homme et le dieu. Bien que ses conquêtes soient réelles, il est devenu un symbole immortel, un héros dont les exploits continuent de fasciner, à travers les âges et les cultures.
Alexandre ne se contente pas de conquérir : il épouse des coutumes locales, prend femme(s) en Perse, fonde plus de 70 cités (dont la fameuse Alexandrie d’Égypte) et tente une fusion culturelle entre Grecs et Orientaux. Ce projet, très novateur, lui attire aussi des critiques dans ses propres rangs. En 323 avant JC). alors qu’il prépare une nouvelle expédition vers l’Arabie, Alexandre meurt subitement à Babylone à 32 ans. Fièvre ? Empoisonnement ? Maladie ? Le mystère reste entier. Il laisse un empire sans héritier clair, qui sera vite morcelé en satrapies entre ses généraux, les Diadoques.
Alexandre fascine depuis 2300 ans. Grecs, Romains, Byzantins, Arabes, Perses, Indiens, etc... Tous ont réécrit son histoire à leur façon. Il est célébré comme un héros, parfois un demi-dieu, parfois un tyran. Son image inspire la littérature, l’art, le cinéma, et même Napoléon ou Hitler s’en réclameront.
Symbole des soirées d'été et des terrasses ensoleillées, le mojito est bien plus qu’un simple mélange de rhum, de menthe et de sucre. Ce cocktail rafraîchissant, originaire de Cuba, puise ses racines dans les vieux ports des Caraïbes et les traditions populaires de La Havane. À l’origine, au XVIe siècle, les marins anglais ajoutaient du sucre, de la menthe et du citron vert à une eau-de-vie rudimentaire appelée aguardiente pour masquer son goût brutal. Ce breuvage, censé prévenir le scorbut, serait l’ancêtre direct du mojito. Mais c’est bien à Cuba, plusieurs siècles plus tard, que le cocktail prend sa forme actuelle grâce au rhum blanc, plus doux et plus raffiné.
Le mojito s’impose dans les années 1920, à l’époque de la Prohibition américaine, quand les touristes aisés fuient la sécheresse alcoolique des États-Unis pour les bars cubains. Il gagne ensuite ses lettres de noblesse dans les années 1940 grâce à Ernest Hemingway, grand amateur du célèbre bar La Bodeguita del Medio à La Havane, où il aurait griffonné cette phrase : "My mojito in La Bodeguita, my daiquiri in El Floridita". Aujourd’hui, le mojito connaît mille variantes : avec des fruits rouges, du gingembre, du concombre, ou même du champagne ! Mais pour les puristes, rien ne vaut la recette originale : menthe fraîche, citron vert, sucre de canne, rhum blanc, eau gazeuse et glace pilée.
Anecdote amusante : en 2002, un sondage britannique l’a désigné "cocktail préféré des femmes" juste avant de devenir la boisson phare des hommes aussi, confirmant que le mojito n’a pas de genre, juste du style.
Fondé en 1972 à Paisley en Écosse par Joe Egan et Gerry Rafferty, Stealers Wheel est un groupe éphémère mais marquant du paysage rock anglo-saxon des années 70. Inspirés à la fois par la folk britannique, la pop mélodique et les sonorités du rock californien, les deux musiciens façonnent un son reconnaissable, à mi-chemin entre les Beatles et Bob Dylan, relevé d’arrangements doux-amers et de chœurs soignés. On parle de chansons à la Bob Dylan avec du chewing gum. Le groupe devient célèbre dès son premier album grâce au tube "Stuck in the Middle with You", un titre ironique aux accents country-rock devenu culte. Malgré un succès critique et commercial lors de leurs débuts, des tensions internes et des soucis contractuels précipitent leur séparation dès 1975. Stealers Wheel enregistre trois albums studio, et a vendu plus de 5 millions d’albums.
Le Palais du Parlement, niché au cœur de Bucarest, est l’un des bâtiments les plus massifs du monde. Construit à l’initiative du dictateur Nicolae Ceaușescu dans les années 1980, il symbolise la mégalomanie du régime communiste roumain. À la fois siège de la Chambre des Députés et du Sénat, il s'agit du deuxième plus grand bâtiment administratif au monde après le Pentagone.
Le chantier débute en 1984, mobilisant plus de 20 000 ouvriers et artisans, parfois jour et nuit. Pour faire place à ce colosse, Ceaușescu n'hésite pas à raser des quartiers entiers, détruisant églises, monastères et maisons traditionnelles. L’édifice, surnommé "Maison du Peuple", s’étale sur 330 000 m², avec 12 étages en surface et 8 en sous-sol, et plus de 1000 pièces. Le tout est construit exclusivement avec des matériaux roumains : marbre, cristal, bois précieux, etc.
Ironie du sort : Ceaușescu n’y mettra jamais les pieds, renversé en 1989 avant l’achèvement du projet. Aujourd’hui, le bâtiment abrite aussi un musée et des expositions, mais ses vastes espaces inutilisés lui donnent un air fantomatique.
Symbole de pouvoir, de gâchis et de gigantisme, le Palais du Parlement continue de diviser les Roumains entre fierté nationale et douloureux rappel du passé dictatorial.